Elle est mère et elle renferme en elle Comme une main sur un arc-en-ciel Un petit enfant tremblant de s’égarer Elle est mère avec ses rides sur son corps
Quand elle se couche toute fleur éclose Elle dissimule dans son sommeil Dans un coin de sa peau un peu de son enfant
Jamais plus je ne dormirai dans l’antre mystérieux de sa chaleur
Elle est mère et elle dort soucieuse du petit Car même s’il est grand il demeure tout petit Pour qu’elle puisse mieux le prendre et mieux le caresser Quand le reste de la terre lui veut du mal
Elle est mère et dans le secret de son amour Elle embellit la maison d’un de ses sourires Toutes les mères du monde Qu’elles soient des gratte-ciels Ou sorties de la suie à charbon Toutes les mères du monde Clament le lien étendard Qui surplombe le monde et sa fragilité