Un envol de mouettes sous un ciel cabotin Lentement disparaît dans la nacre et la pluie Sur un rocher blessé d’un mistral arrogant Un marin noie ses larmes parmi les flots mutins
Comme la vague vive frappe les galets bleus Son âme s’épouvante à l’orée de la nuit Une plume crayeuse se brise sur son bras Des mouettes se plaignent au lieudit « les baigneuses »
Regardez le marin sur son filet ridé Les algues pirouettent enivrées par la houle Les poissons picaresques dansent au nez du vent Regardez le marin son œil bleu qui se saoule
Vers l’horizon lointain un bateau se dessine Toutes voiles dehors bercées par le zéphyr En torsades mêlées de bruns et de lumière Une mouette mord une mèche de miel
Regardez le marin son regard s’est éteint Regardez le marin son regard s’illumine