A remonter le temps dans un rire d’enfant, On redevient l’enfant, celui-là que l’on fut. On retrouve le pleur, le sanglot retenu Et les yeux d’une mère au jardin de l’antan.
Je sortais ruisselant du baquet en fer-blanc, Mon visage écrasé sur la chaleur du sein… En ces instants trop courts, j’ignorais le destin Qui couperait un jour ton fil de vie, Maman.
Traces …
Nous marquons notre sol de sillons de poussière, Traces molles d’hier ; Nous marquons nos amours de sillons de lumière, De cela, soyons fiers !
Le sable a conservé l’empreinte de ton corps, Sa chaleur et son or. Mon cœur a conservé l’haleine de ton cœur, Son odeur de bonheur.
Compagnons …
Tous les regards du monde portent-ils d’amour Autant que le regard innocent de ce chien ? Il regarde l’auto qui disparaît au loin Dans le flot vacancier qui enfume le jour …
Le chien tourne à l’aveugle Il court sous la pluie en jappant son destin Et les klaxons qui beuglent Lui signifient sans doute sa prochaine fin.
Enfant …
Enfant qui sort du bain Et s’écrase de joie sur la chaleur du sein, Savoure ce moment De matin bref hélas ! Et de bonheur certain.
Ouvre grand la fenêtre Aux fumets immortels du véritable amour, Conjugue avec toujours, Sous l’énigme des cieux, le risque insensé d’être.