Un monde sans amour, un désert où les cœurs Se retirent pour jeûner pendant quarante jours, Voilà ce que serait un monde où tu n’es pas ; Une cathédrale vide où résonnent les pas, Un sapin de Noël avec personne autour, Une montre arrêtée sur l’heure de ton départ.
C’est ainsi que je sais que je t’aime toujours Malgré le fil du temps qui coupe nos élans, Malgré la roue qui tourne dans le fleuve des ans Qui charrie nos tourments et nos regrets épars ; Je sais que je suis seul quand je fends le corps lent De la foule qui m’entoure, en cherchant ton regard .
Chacun de nous un soir aborde une oasis Où penchent les palmiers vers la fraîcheur propice, Un vaisseau du désert où les cœurs enlisés Se réveillent soudain par la grâce d’un baiser ; Et le simoun apporte dans ses vagues brûlantes Une myriade de mirages et d’images envoûtantes.
Tu es cette oasis, je me fais ton palmier Et je trempe en rêvant mes branches dans tes eaux Caresse tes cheveux et ouvre les ciseaux De tes jambes et je suis à nouveau le premier… … Mon désert s’est peuplé et mes rêves nomades Ont cessé de tanguer au gré des caravanes.