J’aime les trains de soir qui emportent au seuil Des tunnels de la nuit des voyageurs hagards ; J’aime le rouge et noir du soleil qui se bat Et vit son dernier cri dans un sanglant nuage ;
L’appel blanc des mouettes au bleu de l’océan, Ton ventre qui me veut vivant dans son écrin, La mort pâle qui guette un ultime faux-pas, L’arbre qui s’élève à l’esquisse du ciel.
J’aime
J’aime le cœur des fous battant quatre cents coups, Les larmes que l’un verse à la douleur de l’autre, Le vent qui va sifflant les notes du néant, Les flocons fossoyeurs des fastes de l’été.
J’aime la mort qui vient, c’est le prix de l’amour ; Si j’étais éternel, éternelle la nuit ! Le désir inutile aurait tissé l’ennui, Je ne t’aimerais pas … Et je ne vivrais pas.