Quand je respirerais les brumes de l’enfer, Quand même je serais une fleur au désert, Que crachent sur mon front l’orage et ses éclairs, Foudroyant la mémoire, irradiant l’aube noire
De lumières qui tonnent ;
Quand tu te voudrais indifférente et fière, Quand bien même ta main grifferait mes paupières Pour en chasser le feu de nos amours amères, Que pleuvent les larmes comme pleure le soir
Que le jour abandonne ;
Et même si la peau décollée de mon âge Mettait à nu les os que charrie mon visage, Que la mort d’un baiser vienne sceller les mots Sur mes lèvres flétries qui embrassent l’espoir ;
Que le ciel me pardonne,
Comme la nuit se donne au soleil qui la fuit, Je t’aimerais encor d’un dernier souffle d’or.