Etre Rimbaud, attaché au poteau du rêve, Descendre les fleuves sur le dos d’un radeau Jusqu’à la chute sombre, inévitable et brève, De l’horizon dans l’eau.
Etre un sale gosse et marcher dans la gadoue Boire le calice de sang jusqu’à la lie, Attendre l’hallali dan l’île de Padoue, Parque, filer la vie.
Etre ce clavier ou se posent les doigts De la tendresse folle et du divin’ amour, Pleurer la gamme de mes envies de toi, Diapason de toujours.
Etre cet homme nu, locataire du Monde, Qui paye son terme en colliers de larmes, Qui se noie dans l’amer où regorge l’immonde, Mais qu’un baiser désarme.
Etre seul et mourir, être deux et pleurer, Etre en foule et courir devant pauvre Panurge, S’abandonner aux flots pour un dernier refuge, Et puis, avoir aimé.