Ils sont deux, enlacés, dans le sable entêtant, Dont les corps demi nus auraient pu être amants ; Leurs deux vies, empilées, mesurent quarante ans Et leur vol suspendu dit assez leur tourment ...
L'un prie la Terre, l'autre, la voie lactée, Si bien que leurs regards se croisent dans la poussière, Des regard fixes et purs, bleu et noir, d'enfant fier ; Deux vies mêlent leurs eaux, que la nuit va goûter.
Pour un peu, on pourrait, appuyant sur leur nez, Si l'on chassait les mouches, en faire sortir du lait ... Voyez pourquoi -comment- grandissent nos nouveaux -nés !
Deux vies mêlent leurs os que la nuit va geler ; Deux vies dont on dispose : deux vies, c'est peu de chose, Deux vies, ça n'est jamais qu'une matinée de roses.
