Nous n’irons plus au bois, la forêt enchantée Ne s’ouvrira plus sur nos désirs murmurés … Nous irons sur la croûte d’un désert inventé, Sur le sol épuisé d’un âge désamouré …
Le soleil percera le crâne des nouveaux-nés, Tu n’auras plus de larmes à abandonner Au creux sec de ma main tendue vers ta douleur ; Le gris terne des jours mangera les couleurs.
Des arbres de métal empaleront les heures Qui mourront lentement en pleurant leurs secondes ; Le seul vent se levant sera celui des cœurs, Un souffle agonisant sur la mer qui succombe.
La mer à bout de vagues et des vagues de plomb … Au ressac disparu de rivages martiens, Tituberont nos pas écrasés par l’aplomb De l’étoile de midi qui cherchera les siens …
Nous n’irons plus au bois, les forêts sont coupées. Nos rêves mourront de soif aux fontaines étroites, Tous fauves libérés, rapaces émancipés . Pandore nous l’avait dit : n’ouvrez pas cette boîte …