Parfois, aux fils de l’aube tissant le paysage, Ou bien à l’or du jour qui sombre sans un cri, J’ouvre la porte brève par où rentre l’ennui Et je m’enfuis …
Je suis le vent libre, monté par les nuages, Qui lève vos robes et porte vos parfums, Puis je suis la mer, pour baiser vos visages De mes embruns.
Je me sais immortel et je crois au blasphème De nos âmes clouées aux bois de l’espérance, Qui meurent au chemin des silences blêmes De nos errances.
Je suis le cygne noir dont le lac est miroir, Qui va chanter, le fou, pour briser le destin Et s’effacer bientôt de l’eau de vos mémoires, Un beau matin.
Un sillon restera, un trouble infiniment Léger de vos regards, une larme de temps, Qui perle aux yeux hagards des passants De hasard.
Un jour, je sortirai par la porte des rêves ; Alors, je partirai, sans oublier mon cœur, Escorté de mes anges aux plumes de couleur, Vers le port de mes rêves.