La Terre s’engloutira La mer creusera sous les ports s’effondrant Les bacchantes du temps s’étireront sans fin J’aurai faim
Des gouttes d’étoiles tomberont Avant-garde d’un ciel qui s’éteint Le jour s’écrasera dans sa plainte vermeille Ce sera le couchant amarante d’un matin de soleil
Le doigt des pyramides se repliera du ciel Et le désert serrera les poings Pour que les pierres ne crient malgré le gel Le fils battra sa mère
Le chien mordra son maître Et mon ombre impaire Mesurera deux kilomètres Sur la route nue de l’espoir
Dans le crépuscule de l’histoire Où la lumière bat en retraite
Il pleuvra J’aurai faim de toi
Notre-Dame s’abattra sur l’Île de la Cité Les visages du Monde frappés de cécité Ne seront qu’une ride Levés vers un ciel vide
Je n’aurai plus de doigts car personne à toucher Je n’aurai plus de bouche sans baisers à donner Je n’aurai plus de cœur car personne à aimer
Je n’aurai que mon ombre à jeter sur les murs Et le temps à porter Qui colle à mes chaussures