L’enfant qui court derrière les nuages, L’enfant sage Qui rêve derrière les vitres dépolies, Qui coud ses jours de fil de rêve, Course les vagues sur la grève, Poli ;
C’est moi.
L’enfant qui tremble dans le noir Et presse le ventre de la nuit Pour en faire naître de la lumière, La boire ; L’enfant d’hier et de l'ennui, Timide et fier,
C’est moi.
L’enfant que tu tiens dans tes bras Et qui te parle tout bas, Si bas, Cet enfant là, cet homme Si las, Que le chant des étoiles étonne,
C’est moi.
Je suis enfant de ma mémoire et de tous ceux que j’aime, Fils du temps Fils du vent qui pousse les nuages ; Je hais les visages blêmes Des grands Et des sages.