Aux attouchements des doigts de l’aube, Lorsque mon corps devient prière Vers des échos qui se dérobent, Je nourris ton absence, comme l’arbre son lierre.
La solitude encor, de désirs enflammée, Tressée de fleurs coupées dont l’arôme s’éternise, Court en incendie que ma mémoire attise . Oh ! L’angle du regard à jamais refermé !
Impasse du plaisir qui ne peut se donner ; Et l’amour, ce bonheur, n’est qu’impaire douleur. Et la vie, titanesque épave, abandonnée Au soleil des Bermudes, qui vole sa couleur.
Les larmes du désir s’égouttent tristement, Infécondes et vaines, pour qui est né amant. Le corps est cet orchestre dirigé par l’amour, Dont la salle se vide quand le chef devient sourd.
Aux attouchements des doigts de l’aube, Lorsque ton corps sera prière, Je tisserai de ma peau ta robe, Tu sauras ma présence parmi tes cuisses fières.