J’ai le regret souvent de ta main sur mon bras, D’un baiser les yeux clos, le souffle retenu, Lorsqu’au fond de la nuit de la côte bretonne Aux vagues de l’amour, toutes armes rendues, On se laissait aller avec le ciel pour toit…
Le souffle de l’océan, le ressac entêté, La morsure du froid qui annonce l’automne Rappelaient aux corps nus la fin proche de l’été ; Mais au jardin des cœurs éclosait le printemps …
Tu étais déjà mienne et pas encore ma femme, Une tente pour maison, deux cœurs et une flamme Qui brûle encor ce soir quand j’entends l’océan Qui bat dans ma mémoire contre le mur du temps.
Les vagues qui s’élancent à l’assaut du soleil Ne l’atteindront jamais mais elles essaient toujours De se donner au ciel, comme s’y essaie l’amour, En lames incessantes qui portent leur écume Très haut, et d'un effort vont caresser la Lune.