L’oiseau que je réchauffe au cœur de cet hiver Est un oiseau des îles qui regrette la mer Son duvet m’est douceur et son chant m’est tendresse Mais il tremble - et j’ai peur que bientôt il ne cesse.
Car je le tiens en cage et je vois son plumage Se ternir et ses yeux, qui reflètent la mer, Cherchent mon regard pour y lire mon âge ; Et son decrescendo me fait froid dans le dos.
Je le serre pourtant sur mon cœur en déroute Mais je sais qu’un adieu va crucifier nos routes … Oui je sais qu’un oiseau, quand il est réchauffé,
Quand le vent qui le porte se remet à souffler, Quitte la cage ouverte et retourne voler A plein cœur vers le Sud, vers la mer et l’amour.