Tendre pécheresse au Sauveur attaché, Myriam de Magdala qui pleure au Golgotha, Toi dont la caresse sur ton Maître épuisé Révèle le Visage de l’Amour qu’on abat ;
Ô femme, première élue, pierre d’angle posée Sur la terre endormie des cités d’Israël, Qui n’a jamais trahi, même à l’aube levée, Qui L’a toujours aimé et L’a rejoint au ciel ;
Tu versais sur Son front un doux parfum d’amour, Caressais ses pieds nus de tes cheveux de brume ; Il t’avait baptisée, renversant la coutume, Et faisant de la Femme la lumière du jour.
Première auprès de Lui, première à Son tombeau, Première à Son réveil au seuil d’un jour nouveau, Tu aurais dû, Ô femme, rendre à l’homme son rêve, Et donner à la femme la place volée à Eve …
Ils ne l’ont pas voulu, la femme est dangereuse, Elle l’emporte sur l’homme aux accents belliqueux, Il suffit pour y croire de mourir dans ses yeux … C’est ainsi qu’ils t’ont faite la Putain du Bon Dieu !
O Marie-Madeleine, je suis de ton église, Je ne crois pas que l’homme se suffise à lui-même. Ainsi qu’un grand voilier que pousse avant la brise, L’homme n’avancera que ta main dans la sienne.