Jadis il y avait un immense océan, Parcouru seulement du long souffle du temps. Pas de jour, pas de nuit : Rien que le vide urgent de l’amour qui s’ennuie.
Soudain cessa le vent ; Un soleil se levant, -Que personne ne vit- Fit l’amour à la mer, et lui donna la vie.
C’est depuis que la mer, que la lumière attire, Vient caresser la terre quand son amant se lève Et mourir de désir, Offerte, sur la grève. ………………………………………………...
Il y eut un matin, prime aurore des cieux, Qui mit des flaques d’or dans le grand désert bleu ; Puis il y eut un soir sur le froid désert noir - Mais personne pour voir.
Des algues fureteuses, des coquilles sans âge, Tout un peuple abyssal, fait d’esquisses de vie, -Que personne ne vit, Sortirent de la nuit sous des lueurs d’orage.
Sur ce monde en puissance, qui hésitait à naître, Où l’enfant qui vagit n’osait encore paraître, Tandis que le néant le disputait à l’être, Chacun des éléments voulut régner en maître :
Le feu pour les volcans, le ciel aux ouragans, La terre chevauche l’eau cabrée contre le vent : La nature criait mais nul ne l’entendait, Car l’Homme était muet ; et le Monde attendait.
Dans l’haleine du temps, les siècles en un torrent Coulèrent droit devant sans rencontrer d’amants … …………………………………………………….