Vol de larmes surpris ce matin par le gel, Les flocons délavent le visage du ciel, Sertissant les passants aux pas ensevelis D’étincelants silences, au plaisir de leur danse.
Leur mémoire glacée fige le doux soupir De l’eau de la rivière en son bleu souvenir, Qui reflète les cieux, sous le pont de Taiko, Là où choît l’horizon dans un cri sans écho.
Au seuil du mourir blanc d’un jour qui se termine, Les mains d’ébène hésitent sur cette peau d’hermine Que presse au dos du pont, dans son train incessant, Le flux silencieux d’élégiaques passants.
Belles-aux-yeux-de-miel, fermez vos kimonos, Car il neige ce soir sur le pont de Taiko.