Jason ou Lancelot, nous sommes à la poursuite De tous ces grands bateaux que nos rêves ont lancés ; Que la mer a portés, via des terres glacées, Des figures de Pâques aux rivages de Syrte.
Don Quichotte ou Sancho, nous montons Rossinante, Et nous croisons le fer aux ombres du passé, Dont les ailes immenses, comme croix ressassées, Courent dans les jardins des demeures qu’elles hantent.
Juliette ou Romeo, nous guettons aux fenêtres L’arrivée de l’amour aux parfums opiacés ; Quand se lève le jour des aubes enlacées, Enivrées de bonheur, nos fleurs s’étonnent d’être.
Sedan ou Waterloo, nous avons nos défaites, Nos couronnes perdues, de perles enchassées ; Oasis dont les eaux, par le temps asséchées, Meurent en un filet dans nos larmes muettes.
Jason ou Lancelot, tous en quête nous sommes De la toison d’or et du divin Calice ; Nos rêves ensemencent le jardin des délices : Les anges replient leurs ailes et deviennent des hommes.