Nous fîmes un chemin au travers de la dune, Ombres précipitées devant nous par la lune. Il n’y avait de vrai que la course du vent, Et l’instant qui fuyait, l’amour toujours devant.
Nous crûmes à la nuit, en parole d’étoiles, Aux lumières brisées qu’elle seule dévoile. Il n’y avait de vrai que le bris de la mer Qui récite en secret son chapelet amer.
Nous fûmes ces deux-là, confondus en un seul, Sachant bien qu’au matin, à l’étoile fermée, La vérité du monde éployant son linceul,
Nous irions à la main une rose fanée, Ne restant plus de nous que deux cris séparés, Ne regrettant de nous que notre obscur reflet.