Quand le vent triste souffle aux confins de nos jours, Quand le mal ubiquiste perfore nos mémoires Et que nos idées nues se vêtent d'habits noirs ; Quand la mer aux yeux gris soulève son sein lourd Et, lascive, nous invite pour un nouveau départ ;
Quand l'horloge pointe vers l'heure du non-retour, Quand le soleil perce à travers les ajours De la forêt profonde où l'espoir s'est perdu ; Alors le temps est mort et le passé succombe …
Et le dormeur s'éveille, étonné, éperdu, S'étire et se relève et s'incline sur ses tombes Et libéré soudain, il repart sur les traces
De celui qu'il était, qu'il devine qu'il devient, Fuit rêves de sable qu'une mer complice efface D'un ressac qui nous lave, apaisant et sans fin.