C’est un soir apaisé au roux de la montagne, A l’heure où la vision se vêt de pourpre et d’or. Une grand mer calmée de sapins en campagne S’enflamme à l’horizon, quand le soleil la mord.
Sérénité tardive d’un automne précoce, Tu viens frapper, furtive, à ma porte fermée. Un cœur est à l’étroit entre l’arbre et l’écorce ; Il lui reste un tronc nu, à toi de l’habiller.
Comm’ s’habille à l’automne, des doigts de fées sylvestres, La forêt des amours qui entrent en mémoire ; Comme ce doigt d’hiver habille, d’un seul geste, La forêt de toujours, qui rentre dans le soir.
L’écureuil, à glaner va occuper le temps, Ton œil, me pardonner, si tu veux de mon cœur ; Les feuilles, à voler vont occuper le vent, Le seuil de ma maison, tapissé de couleurs,
Semblera s’iriser d’une morte douceur. Le silence des fleurs remplacera sans peine Les œillades des mots des muses parnassiennes ; Recueillons-nous, Nature, viens avec moi, ma sœur.