Tu resterais pour moi instant d’éternité Le temps s’arrêterait et le miel de l’été Figé par la douleur, cesserait de couler.
Je tirerais sur toi un drap immaculé Brodé aux doigts des fées et la grande forêt, Brocéliande bruirait de pleurs désespérés.
Poserais sur ton âme des rimes insensées Et des baisers perdus sur ton cœur encensé ; Entourerais ton cou du collier de mes vers
Et prenant le bateau sur l’océan des larmes, Emportant tes poèmes, ta photo et des armes, Larguerais les amarres, le cap mis sur l’hiver… ..............................................
Mais ce vaisseau fantôme toilé de voiles noires Recroise soudain ta route – latitude d’un soir - Devient un brise – larmes et part à ta recherche
Ecumant sans relâche les sept mers de l’espoir Pour trouver le rocher sur lequel tu te perches : - Dans la nuit de l’Inuit, on murmure de toi
Qu’incendie boréal tu enflammes les glaces Et sur le sol gelé je traque ton reflet Je laboure la glace ensemencée de toi…
- Et dans la vaste Chine, au pays des rizières, On dit qu’un jour béni il se peut que tu passes : Je longe la Muraille qui des siècles dépasse
Patiemment je retourne une à une les pierres Pour trouver une perle échappée de ton cou Sous l’œil des Mandarins qui regardent ce fou. .............................................
Au théâtre des ombres je jouerai chaque soir Et derrière le rideau j’épierai dans le noir Les femmes dans la salle qui rient et te ressemblent.
Puis enfin un beau jour nous trouvera ensemble, Nous nous rencontrerons au détour de nos rêves Et dès lors mon amour, il n’y aura plus de trêve
Je t’aimerai sans cesse et de jour et de nuit Je te caresserai comme coule une rivière Comme un flot continu plus doux qu’une prière ;
Comme le vent du désert je chasserai la pluie, Que jamais une larme ne perle à tes paupières - Que des larmes d’amour …comme cette perle d’hier…