Aux caresses du temps il ouvre sa mémoire Les nuages s’attroupent aux tambours de l’orage Le vent plonge en sifflant ses rêves dans l’eau du soir Il songe au creux de l’ombre qui cerne ses yeux sombres.
Il offre sa poitrine avide de tendresse Ses lèvres inutiles et ses mains qui caressent Le vent qui se dérobe – et sculpte le néant D’une muse obsédante et de son corps absent.
Il dit des mots d’amour aux oiseaux qui se posent, Qui aiment son innocence, il flirte avec les roses Il soupire au vent chaud d’une fille du soleil Offerte et parfumée qui attend qu’il s’éveille.
Mais le vent seul répond et le tonnerre fond Et des éclairs cisèlent le ciel comme un vitrail Et lentement sa vie se remet sur les rails Qui raturent le vide d’un horizon livide.
Il fera beau demain quand se joindront nos mains Une rosée d’amour perlera à nos yeux, Coulera sur nos joues comme tombée des cieux, Quand enfin je viendrai pour mourir sur ton sein.