SOUVENIRS D'AMOUR
Dans un coin du grenier, un souvenir de toi ;
Chevelure d’amour, témoin de nos émois,
Qu’un soir tu as coupée, comme font les amants,
Chevelure d’amour oubliée par le temps.
Jamais ils ne mourront, jamais ne seront blancs ;
Toujours, ils brilleront de tes reflets de Lune ;
Et mes petits enfants sauront que t’étais brune,
Et pourquoi, certains soirs, mon regard est absent.
Je sais bien que ton autre n’est autre que moi-même ;
Tu sais bien, toi mon autre, tu sais combien je t’aime.
Nous savons, l’un et l’autre, les petits matins blêmes,
Nous serons, l’un pour l’autre, notre dernier poème.
Dans un coin de mon âme chuchote un bracelet,
Qui me livre un secret que la nuit a scellé ;
Mais sa voix est trop faible, ton bras s’en est allé,
Ce bracelet d’amour gardera son secret.
Mais il scintillera dans ma mémoire obscure,
Couvrira d’un murmure la voix des ouragans,
Et mes petits enfants sauront que t’étais pure,
Et pourquoi, certains soirs, moi j’écoute le vent.
Je crois bien qu’un regard suffirait à l’amour ;
Qu’un mot seul ouvrirait la porte des prisons ;
Qu’un coucher de soleil, incendiant l’horizon,
Nous fondrait par un cri dans un don sans retour.
Dans un coin de mémoire, il y a ton image,
Ton image d’amour, qui était mon soleil.
Et mes petits enfants sauront que t’étais belle,
Et pourquoi, certains soirs, mon regard est nuage.
2004-09-01