Le silence m’appelle. Il m’entraîne plus loin. Forcé de succomber au charme qui m’envoûte, Je me laisse guider vers le lieu d’une écoute Prenant corps en moi-même, immobile témoin.
Sans repère tracé mon âme est en déroute A moins qu’elle ne cède au très habile soin D’une autre force, née en son plus calme point, Dont la présence excelle à désarmer le doute.
De seuil en seuil conduit plus près d’un inconnu, Pourrai-je résister à cette mise à nu Qu’opère en grand secret l’épreuve du silence ?
Il est un autre en moi rayonnant de clarté, Que n’affecte le temps, ni l’oubli, ni l’absence, Et mon corps n’est sans lui qu’un temple inhabité.