Je me repends souvent d’un geste qui dépend D’un grand énervement échappant à mon calme Car je suis, malgré tout, resté un chenapan Aux doigts liés entre eux comme ceux d’une palme.
Ma claque marque la joue du cou à la tempe Sans négliger la plus petite part de peau Et je donne ainsi la plus remarquable trempe A celui qui voudrait me jouer du pipeau.
Les pieds et les mains me servent dans les bassins De compétition pour avancer plus vite Et mes adversaires réunis en essaim Provoquent des remous qu’habilement j’évite.
Mais, j’eus la folle idée de vouloir décoller Du bord d’un abyssal et fameux précipice Et l’aigle (aux doigts unis) venant de s’envoler Me souffla de choisir un loisir plus propice.
(Le vol qui prend les airs est étranger à l’homme Qui préfère celui accordant du crédit Au doigt long et crochu qui agrippe la somme D’un trésor enfoui dans un lieu inédit)
Je suis fier d’être aussi muni qu’un palmipède Et je sais cancaner aussi bien qu’un canard. Le bipède en piscine ou sur vélocipède Me jalouse avec sa paluche et son panard.
Académiquement, je ne suis pas palmé Ni tressé de lauriers au pourtour de la tête Mais mes extrémités n’auront jamais calmé Ma gaieté de snober le gant et la chaussette.