Amour on t’aime autant qu’on déteste la haine Et tu vas dans le coeur plein de joie ou de peine Où sont le tourment, le calme et l’enchantement Luttant pour construire le plus bel édifice Sans demander à l’âme un trop lourd sacrifice Après être née du premier enfantement.
Amour-masculin, tu aurais pu être « amoure » Pour féminiser tes grands élans de bravoure Mais flairant le danger, tu voulus être fort En voulant ignorer le poids de ta faiblesse, La seule à éviter que le malheur te blesse Quand la vie jouit à tes cris stridents de mort.
Quand tu es sucre, tu es mets délicieux : Des rivières de miel descendent droit des cieux Mais lorsque tu es sel tu tombes du nuage Aussi noir que la nuit qui défie l’or du jour Accompagné des vents qui soufflent tour à tour Pour pousser l’équipage jusqu’à l’échouage.
Le serpent jalousie te séduit et t’enlace Dans ses anneaux serrés où ton sang chaud se glace Et tu voudrais aller embrasser et sentir Un amour, qui – hélas – a succombé au charme D’un rival ennemi qui s’est battu sans arme Autre que son pouvoir de rire et de mentir.
Amour, amour, amour, ô sacrée trilogie Répétée à l’envi dans la doxologie Unie autour du Fils, de l’esprit saint, du père, Tu arroses la fleur dont s’est ouvert le coeur Empressée de goûter à ton extra liqueur Concoctée dans ta boutique d’apothicaire.