Poète, il écrivait sans souci de ses vers ; Il faisait son ouvrage en évitant de geindre ; Peintre, il aimait le noir qu’il s’abstenait de peindre ; Il voyait bien et voir a aussi son revers.
Les femmes lui plaisaient et plus les grasses brunes Mais, la blonde après tout… (il était sans tabou) ; Il ne triait jamais et mangeait jusqu’au bout : Il suçait les noyaux avec la queue des prunes.
Il regardait les gens travailler, s’épuiser En se disant : « vains dieux, leurs visages sont blêmes ; Heureusement, je n’ai pas les mêmes problèmes Et ma boisson n’est pas celle qu’on peut puiser. »
Doucement le matin, pas trop vite le soir : A Bayonne, on joue à faire tomber la quille Et parfois – quel veinard - il trouvait une fille Encline à le laisser sur ses genoux s’asseoir.
Séducteur ambigu, il mettait en avant Un corps bombe atomique ébranlant l’édifice Des volontés luttant contre cet artifice Qu'en dedans le grand vent vaut un esprit savant.
Et on l’invitait à des surprises-parties : Il dansait, pérorait en prononçant six mots Dans ces endroits où l’on parle fortissimo Sans la vivacité des doctes réparties.
Mais, il était poète aux pensées vagabondes, Chanteur sans guitare et impénitent fêtard Qui allait à la mer, seul, quand il se fait tard Voir « s’entrefracasser » les vagues furibondes.
Hier, chez Léo Ferré, il imita De Gaulle Devant Brassens hilare et Jorgi Moustaki Qui lui dit, ahuri : « Tu mousses mais t’es qui ? - Un gars qui rigole quand son cœur dégringole. »