L’automne est installé ; voici le temps du deuil ; Le marronnier rouillé, le chêne rouge sang Ont laissé, harassés, tomber marron et gland ; Mes arbres, qu’avez-vous ? Tout est sanguinolent.
La terre est devenue un immense cercueil Où sont couchées herbes, fleurs des champs et des prés Bordés de lauriers et de buis défigurés. Que s’est-il donc passé ? Vous m’entendez pleurer !
La biche surveille son faon du coin de l’oeil, Le chevreuil sans ses bois ne veut pas se montrer ; L’écureuil, apeuré, n’ose s’aventurer : Criez, manifestez, animaux adorés !
Mon âme étreinte voit et d’angoisse éperdue, Une chose plaintive à l’aile un peu tordue Tombée de ce frêne qui ne l’a pas tenue ;
La mésange descend, rase, monte, perdue ; L’eau crue du ruisselet, sans mouche, coule nue ; La mélancolie monte et la joie diminue ;