Une fois traversée la mer dans mon blazer, Je me retrouve seul au milieu du désert. Un homme enturbanné m’interpelle « mon frère, Comment es-tu venu au pays du Berbère ? »
Assis sur son pur-sang aux naseaux écumants, Le prince du Royaume avance lentement ; Je prends peur, un instant, mon cœur se met à battre ; « Ne crains rien, je ne suis qu’un pauvre et humble pâtre. »
(Un berger aussi noble au parler exemplaire Est peut-être un caïd qui doit à chacun plaire. Il possède sans doute un immense troupeau En régnant sur un clan hissant haut son drapeau)
« Mon ami, tu es fou d’être arrivé chez nous Où le sable monte parfois jusqu’aux genoux. Dans les dunes, du feu peut déformer du verre ; Nul ne peut pénétrer dans un pays sans terre.
Le désert nous offre son hospitalité Que nous recevons en parfaite humilité En ayant allié respect, intelligence Pour faire face à son intraitable exigence.
Mais, ne te trompe pas, nous connaissons l’hiver Et la neige ne se décline pas qu’en vers… La montagne et le froid sont des rois qui sont proches Mais la foi, l’esprit droit battent glaces et roches.
Au nom de tous les miens, sois, ici, bienvenu ; Nous ne possédons rien et notre cœur est nu. Tu te reposeras dans ma simple demeure Le temps qu’il te faut sauf si Dieu veut que je meure.
Grimpe sur ma monture et serre-moi la taille, Le jour diminue vite, il est temps qu’on s’en aille ; Je suis fils de Berbère et m’appelle Abdallâh ; Ma tente est plantée là où m’attend ma smala. »