Chères recluses sœurs dans l’austère couvent, Il me vient à l’esprit une vieille pensée : Votre enfermement est-il toujours dans le vent A l’heure où la vie ne veut qu’être dépensée ?
Je suis impertinent et ferai pénitence Si vous pouviez sans gants me confier le secret De votre engagement dû à la rénitence Et non sous le coup de la loi ou du décret.
Esseulées, à l’écart de toute une jeunesse, Vous avez fait le choix de ne vous consacrer Qu’à prier Dieu sans cesse, implorant sa tendresse Après qu’il eut été sur la croix massacré.
Je vous aime en silence avec l’âme abritée Sous votre faiblesse et votre humble effacement Qui font fi du bruit de la personne agitée Par la fureur, le cri et le déplacement.
Et, vous êtes, mes sœurs, la bonté incarnée En quête de vouloir accueillir les exclus, Les paumés poursuivis par la poisse acharnée Venant vous supplier quand ils n’en peuvent plus.
Voilà votre secret que vous me murmurez… Pourquoi tant de mystère et tant de retenue Puisqu’on vous sait cloîtrées, que vous vous emmurez Vêtues toute l’année de la même tenue ?
Malgré votre pâleur, vos yeux ont la couleur De l’eau purifiée qui guérit et nettoie Le péché du tueur tombé dans le malheur Sur qui votre regard de bonté s’apitoie.
Visiter les souffrants, essuyer l’œil vitreux, Reboucher la plaie vue ou mal dissimulée, Soigner à Calcutta les mourants, les lépreux, Térésa vous êtes la mère immaculée.
L’abbé Pierre « adorait » la sœur Emmanuelle Qui, dans les chiffons du Caire semblait se plaire Mais choisit d’habiter l’âme perpétuelle Des anges du ciel bleu à l’aile blanche et claire.