Le ciel a son chauffage efficace et capable D’alimenter le monde avec gratuité Mais avec une ampleur inégale et coupable De tomber dans l’excès sans don d’ubiquité.
Il grille tout : peau, poil, paille, foin, bois, guéret, La graisse du verrat qui frira dans la poêle ; Il carbonise le chêne de la forêt Et racornit les os évidés de leur moelle.
Son propos primitif est de luire et de cuire Avec acharnement sans la permission Des armées qui s’essaient à l’empêcher de nuire Mais, lui, sans armement, remplit sa mission.
Il trempe de sueur le plein cœur du rocher, Le sable du désert et déforme le verre ; Chauffer est son bonheur, son dessert, son hochet En traquant sans pitié les ombres de la terre.
C’est un diable surgi d’un enfer éternel Régnant sans partage sur le ciel et la terre Et procure à l’homme un besoin quasi charnel De l’inclure au centre de chaque commentaire.
Comment allume-t-il le bouquet de cheveux Couvrant entièrement la rondeur de sa tête Qu’il fait jaillir dans un embrasement nerveux En défiant le front du vent dans la tempête ?
Et, dans cet exercice, a-t-il été brûlé ? On peut imaginer joues, yeux, nez, bouche, oreilles Qu’il eut peut-être dans un âge reculé Lorsque n’étaient pas nées cerises et groseilles.