Rien n’est jamais ni bien, rien n’est jamais ni mal Dans une terre un peu bancale Ainsi que cet humain à tête d’animal Qui marche et en titubant cale.
Sa chevelure noire accapare le cou Et s’en va taquiner la hanche Alors que sa barbe ne pousse pas beaucoup Sur sa joue creuse grise-blanche.
La lèvre est étirée sous le nez retroussé Rouge comme une betterave Et le poil du menton couché est rebroussé Pour lui donner l’air bête et grave.
Le décor de son corps n’a pas eu les accords De la mesure et de la grâce Et ne s’inscrira pas au Guiness des records Recensant la chair molle et grasse.
Et, cependant, sa main, sa sublissime main A une rose en pleine paume Et cet humain qu’il soit Germain, Romain, Roumain Sait qu’est bonne la même pomme.
Et cependant, ses yeux aussi bleus que les cieux Voient comme tous la même image Et s’ils ne peuvent pas voir l’ensemble des Dieux Ils choisiront un demi-mage.
Rien n’est jamais ni bien, rien n’est jamais ni mal Et se balance l’équilibre Entre un demi-homme et un demi-animal Dont le défi est d’être libre.