La lumière adoucie qui se pose en été Le soir et qui s’épand avec sobriété, Dans la forêt, le pré, le marais, la clairière Séduit la fougère, le lierre et la bruyère.
Qu’elle soit sur la mer ou dans les océans, Sur les monts enneigés, dans les canyons béants, Entre les peupliers rehaussant une allée, L’éternelle beauté demeure inégalée.
Les étés rayonnent, les automnes se parent ! Erables, châtaigniers, marronniers se comparent : Avec soin, ils ont teint robes, cheveux, de roux, De jaunes flamboyants que jalouse le houx.
Le miracle inouï est dans l’étonnant nid, Joyau d’orfèvrerie assemblé et garni Par le rouge-gorge, le corbeau, la mésange De crin, de brin, de foin par un heureux mélange.
Passé par le vitrail, arrivé sur l’autel De la divinité, l’esprit saint immortel Est habillé en bleu, vert et frangé d’orange En tenant un rayon blanc transfigurant l’ange.
La beauté des laids se remarque sans délai Dans des yeux embués, délavés, sans reflet Où brille un éclat, où surgit une étincelle Qui fuse au cœur de la tendresse universelle.
Quel émerveillement que cet être innocent Sorti blanc et rosé d’un antre rouge sang Dont les doigts potelés serrent déjà le pouce De la mère étonnée de cette force douce.
La splendeur est de ceux le luxe qui n’ont rien D’autre qu’un Sahara somptueux algérien Où une flaque d’eau esseulée se contemple Aussi béatement que les piliers d’un temple.
Le fruit accroché se déguste sans compter Les vers dorés captés qui s’entendent conter Qu’ils dévorent la pulpe éclatante et juteuse Lustrée par une fée passant en visiteuse.