Vos
poèmes

Chambardement chez les onze ans
Quand se dresse leur trait de sexe
Qu’ils prennent sans trop de complexe
Et se sentent grands tel Tarzan

Qui tient en mains une liane
Pour jumper* sur le baobab
Faisant baver une Eliane
Qu’elle préfère à un nabab.

Les petits gars ont de la force
Egale au tronc du peuplier
Dont la rustique et dure écorce
Fait qu’il jamais ne peut plier.

Personne chez eux ne peut tordre
Le symbole du mâle neuf
Et encore moins de le mordre
A part une preuve par neuf.

Le baobab est un long arbre
Tel un phallus touchant le ciel
Mais reste et c’est normal de marbre
Car il vit de l’essentiel

En se passant d’une Eliane
Qui le vise autant que Tarzan
Se suspendant à la liane
Qui ne pend pas chez les onze ans.

Au moment où la primevère
Sort de terre un adolescent
A sa sève qui persévère
A faire un sexe effervescent

Et déjà au seuil de l’an onze
Le bout rouge du joujou tend
Vers l’orange toge du bonze
Qui peut-être est ce qu’elle attend…

Non, ce propos par trop vulgaire
Ne fait pas rire un Tibétain
Dont l’austère vie si grégaire
Lui peint le vit en gris étain ;

Il n’en est rien du petit homme
Fier de l’élan de son cobra
Pouvant sauter sur un fantôme
Et trouver son trou sous son drap.

(Dites : ce qui le turlupine
Et le plonge dans l’embarras
C’est qu’il se voit comme un bas rat
Qui n’agit que grâce à sa chose.)

* Sauter (néologisme ?)