J’ai décidé de ne plus céder à la bière Après avoir bu tant de contenants de vin Fait des grains de raisin dominant la tourbière Remplie de myrtilles cueillies par un devin
Qui n’apprécie pas les boissons alcoolisées Et seules ces baies bleues au nectar violet Ont des vertus par des férus avalisées Egales à celles de la star vie au lait
Dont il est un fervent adhérent au village, Un paysan courtaud qui élève des veaux Sous la mère qui sont toujours dans son sillage Ainsi que des bigots fidèles et dévots.
Il sait que le lait est plus blanc que la myrtille, Plus blanc également que le plus clair raisin Dont le sarment autour d’un fil noir s’entortille Et rampe pour aller saluer son voisin.
Mais il dit que se peut mettre dans un tonneau Un élément vivant dont l’insigne naissance Fut adoubée par Dieu, c’est la monotone eau, Sans couleur, sans saveur dont il fit connaissance
Avant les nectars, les jus mais après le lait Qui charpentera sa délicate ossature Et donnera de la vigueur à son mollet Tout en étoffant les contours de sa stature.
Il trinque à la grenouille et boit le lac Leman Sans peur de conduire ses pas dans la droiture Et apprécie comment le Seigneur est clément Après une faute au volant de sa voiture.
Il pouvait, sans être mauvaise langue, aller Rendre une visite à point d’heure au cimetière Où se morfond le mort prêt à se régaler De son corps victime de dureté routière
Mais, il lui est aisé d’éviter le danger En pressant des citrons qui nuisent au carnage, Des pommes, des melons, de l’eau douce à manger Dans la soupe épaisse où une patate nage.
Ah ! que j’aime parler avec des sommités Qui pressentent ce que sera le millénaire En supputant que nos idéaux sont mités Quand au lait et à l’eau adhère un centenaire.
Vous, alors, cher devin, qui délaissez le vin, Le Whiskey, le Scotch et le houblon en tartine, Dites-nous quel sera le breuvage divin Apte à sublimer crabe, homard et langoustine.