Ah ! Celui-là, il a le teint frais, la joue rose Et le sourire aux dents ! Il n’a pas le regard noir, la mine morose Mais l’air accommodant. Lui, a le teint blafard, le cheveu qui s’égare, Trois longs sillons au front, La mâchoire prognathe écrasant un cigare Enorme autant qu’un tronc. Il pense qu’il n’a pas de chance comme l’autre Qui ne peut qu’être heureux ; Il se maudit, se dit que c’est un triste apôtre Qui l’a fait malheureux ; Alors, il gonfle les joues qu’en rose il colore Et va voir un gars beau Qui lui dit : « Mon si pâle ami ! Fini d’éclore Dans l’eau d’un lavabo ? Celui que tu envies a de belles dents blanches Et un furoncle au sein, Des reins pleins de grains fins lui torturant les hanches Et l’estomac malsain. Alors, tu veux changer, tu veux prendre sa place Et être comme lui Ou garder ta misère et regarder la glace Où ton œil tendre luit ?