Tant haïr ici de se sentir las A rester figé dans la devanture, Tant partir d’ici rehausse l’éclat Assombri de la tranquille aventure.
Aller par les monts, aller par les vaux Et trouver aux seuls yeux de Dieu sa gloire Est le postulat de l’homme dévot Enclin à vouloir à Lui la victoire.
Tant sortir son corps et le transporter Au-delà de la trop proche frontière, Tant la mort est plus légère à porter Par la terre d’un lointain cimetière.
Ici, la nécrose et le quant-à-soi, La fesse avachie et la jambe à veines, Et là, dans les prés, l’homme heureux s’assoit En chantant : vains dieux, j’ai toutes les veines.
Tant la peur est en plein dans le miroir A regarder une horreur qui perdure, Tant le cran est de voir que l’urinoir Est un tronc d’arbre, un buisson de verdure.
Aussi, c’est ainsi qu’ici on est las A rester le nez collé à la vitre Alors que s’en va un pâle échalas Ecrire à sa vie un nouveau chapitre.