C’est me faire trop d’honneur D’appréhender ma personne Avec le même bonheur Qu’un son de cloche qui sonne Aux oreilles du clochard, Mutin de sociétude Pour le monde du pochard Et sa belle solitude Aimée par le randonneur S’emplissant de belladone Que le mont en bon donneur Offre autant à la Madone Qu’au regard du revanchard Qui s’ennuyait à l’étude Et rentrait en pleurnichard Rongé par l’inquiétude. Le ruisseau du chemineau Bondit, court, longe et serpente - Avec sur son dos son eau - Les plaines, les bois en pente Et dévale les vallons En se changeant en cascade Et marche sur les talons Des chevaux de cavalcade. C’est trop de me hisser haut Puisque je ne suis qu’un merle Qui parle avec un oiseau Noir et blanc voleur de perle. Ce que sait le chemineau Est dans l’œillet qui embaume Sa peau tannée ; le minot Qu’il fut ignorait le baume. La grandeur du vagabond Est de comprendre un microbe Qui va de saut en rebond Ourler du printemps la robe Et de tenir par les yeux Un poète sans disciple Qu’il est le seul à voir mieux Qu’un gros agrégat multiple. Rouge de confusion, Je me dois d’être modeste Et si j’entre en fusion Avec vous, c’est un inceste. Ne croyez pas, chers enfants, Qu’il faut trop aimer le Père Pour égaler l’éléphant Qui ne perd pas son repère. Des châteaux forts vous valez, Des palais aux deux cents glaces Et en été, avalez A la pistache des glaces En partant avec Rimbaud, France, Hugo, Boileau, Verlaine Et vous serez un brin beaux Comme l’eau à travers l’Aisne.