Au cours d’une balade en plein après-midi Je me sentis suivi et partant je me dis Ne te retourne pas et continue ta route Avant d’arrêter tes pas pour un casse-croûte Mais dans l’intervalle j’éprouvais des frissons Et je faisais trembler les tiges des buissons En rasant les côtés de la forêt naissante Qui avait abaissé ma peur reconnaissante D’avoir chênes hêtres près de moi vigoureux Dont à ce moment je me sentais amoureux Car ils allaient à mon suivant faire de l’ombre Serrés les uns contre les autres en grand nombre Et prêts à secouer avec le vent venu Branchages, feuilles, troncs du trapu au menu Pour effrayer celui qui me colle aux chaussures Dont l’idée est de me causer des meurtrissures ; Je poursuis confiant veillé par ma forêt Dont je suis devenu l’ami sans effort et Je sens que se porte à ma hauteur un chien beige Parsemé de petits ronds de flocons de neige Qui doivent être faux puisqu’on est en juillet Le maître qui a fait dès mai naître l’œillet Et je pense que cet animal a son maître Ne marchant pas très loin de lui à moins d’un mètre Et qui l’a déguisé pour tromper l’ennemi Alors que la vie se décline avec ami. J’ose me retourner pour regarder la tête De cet individu aidé par cette bête Mais il a disparu comme s’il avait vu Un monstre aux crocs de tigre, un fantôme imprévu Ou bien a-t-il compris que mes amis les arbres Etaient plus fort que les blocs de fer et les marbres ?