Dans cette comédie jouée par le vivant, Nul ne se livre dans son intégralité Mais soigne un verbiage madré et savant Ainsi qu’un visage de théâtralité.
Etre naturel n’est pas artificiel Aux dispositions prises par l’être humain Quand, dans un enfer dont une partie fit ciel, Il dévoila des doigts repliés dans sa main.
Lors, surgissent les eaux ramollissant les chairs, Noyant tout, inondant le cœur noirci de l’âme, Complice complaisant au corps qui lui est cher Et tous deux vacillants sans que l’un l’autre blâme.
Les antiques pensées enfouies au tréfonds, A coups de volontés, de maîtrise de soi, Vont renaître en surface et l’homme se morfond Sous un mensonge épais qui, mis au jour, déçoit.
Le visage effondré se craquèle et se ride, Une fois effacées les fossettes du rire ; Les cils ont captivé un œil rond qui se bride Et les non-dits viennent sur les lèvres s’écrire.
Fracas, tonnerre, aveu de la nudité vraie, Se révèle, l’homme en absolue plénitude ; En croquant dans le grain sans mordre dans l’ivraie, Il avait endossé une fausse attitude.
« Me voilà tout brisé, démuni, sans recours, J’ai voulu être aimé en retenant mes pleurs, J’ai écrasé mes peurs par de trop beaux discours Et de trop beaux regards qui couvraient mes malheurs.
Me voilà la joue flasque et l’âme déchirée » ; « Ah ! Il était quelqu’un, c’était un bel artiste » Dit – cachée sous le masque - une amie inspirée ; « Lui, qui semblait si sain, il meurt à l'improviste »