Le dimanche se vêt aussi mal qu’en semaine En ne sachant pas bien où sa vacance mène ; Moi, je m’habille d’un rien lundi et jeudi En fin d’après-midi : je fais ce que je dis.
Le janvier, glacé, doit envier octobre Quand, effacé, mars a l’attitude assez sobre ; Moi, j’aime un juin bien plus fin que le grossier août Qui réchauffe avec soin ma peau douce de roux.
L’Amérique en cinquante était effervescente ; L’Angleterre a gagné la décennie soixante ; Je devins un mauvais chanteur en quatre vingt Et en deux mille, un peu de mon talent revint.
Les jours, les mois, les ans n’étant jamais les mêmes, Je désire choisir deuils, noces et baptèmes Quand je veux et je laisse en décembre Noël Qui me gâte autant que mon grand frère Joël.
Ce soir, j’avoue que je ne sais plus trop la date A laquelle Abdel m’a fait goûter une datte Mais le matin du dix juillet septante neuf Est sorti de son œuf un beau bébé tout neuf
Qui est la fille-enfant dont sont fiers père et mère Et qui ne saura pas que son oncle Sam erre Quelque part en Suisse où il partit en juillet Choisir pour son revers de veste un bel œillet.