S’il se fait du bien il fait du mal à autrui Qui le regarde avec les yeux de l’épouvante Et lui tranquillement ne sait pas qu’a brui Un frissonnement de cheveux que le pou vante
Il ne s’emmêle pas les mille poils du chef Et persiste à vouloir s’occuper de lui-même Comme tard hier soir et ce soir derechef Sans pouvoir se dire celui-ci qui luit m’aime
Il danse à distance et combat le corps à corps Et refuse le tchin-tchin du verre qui scelle Un début d’amitié par deux esprits raccords Pouvant coller ventre à dos sur la même selle
Il écrit sans bougie sans électricité De peur de tomber le nez sur la connivence Et ne se permet qu’un peu d’excentricité En choyant son yacht blanc sis à Saint Paul de Vence
Ah la mer et ses flots qui ne demandent rien Que de les contempler même dans leur colère Qui sauraient emporter un quelconque Adrien Mais il s’appelle Auguste et la mer le tolère
Des poissons lui font des signes de ralliement En l’accompagnant dans une chorégraphie Si jolie qu’il ne les voit plus en aliment Mais en génies rêvant d’une photographie
Il n’a pas d’appareil et a lu les propos Sur le bonheur d’Alain et sait bien que la vue Naturelle est celle qui prépare au repos Après avoir passé tout le monde en revue
Il se fait du bien sur le rivage l’attend Des genres féminins avec des dents d’ivoire Qui lui tendent la main mais sa main ne la tend Qu’à Ghanima connue sur la Côte d’Ivoire
Il ne choque pas de verre avec elle oh non Et ne l’a embrassée qu’à la fin d’une lettre Après qu’il a écrit oh ma belle guenon Tu m’as plu mais je ne suis pas un fidèle être
Il vaut mieux se quitter avant de commencer Et rompre une union qui n’a pas eu d’existence Moi j’ai un grand champ que je dois ensemencer Ma solitude immense et mon incompétence
A teinter le ciel gris du bleu de mes yeux verts A n’aimer que ma pomme aussi je me pardonne Et je pardonne aussi aux regards de travers Qui me dissèquent moi qui n’aucune part donne.