Demain est bien plus clair que le pâle aujourd’hui ; C’est à l’Espérance que l’être humain se fie En lui donnant ses mains qu’elle entraîne et conduit Vers l’assurance que tout cœur se pacifie.
Hier, maux de ventre, maux de dents, maux d’amour Mais guérison aussi à travers l’éclaircie Et le soleil de son rayon balaie la cour Que l’on fait mal à la femme à l’âme obscurcie.
Hier, les cascades de larmes et de pleurs Mais les chapelets de perles d’argent du rire ; Des rubans, des présents, des gerbes bleues de fleurs Et des mots sibyllins qu’on s’empresse d’écrire.
Hier, c’était hier, c’était le bon vieux temps, Le temps qui a vieilli et qui se bonifie Ainsi qu’un vin assis dans son fût qui attend De se mettre debout pour qu’il nous fortifie.
Ce temps est-il perdu ou a-t-il essaimé ? La joue rose a blanchi, la barbe et la moustache Grises font reculer ceux qui veulent s’aimer Et le bouton sur le front devient une tache.
Mais, dans le sourire se lit le souvenir… Et là est le moment, affirmant sa présence Sans vouloir trop savoir ce qu’il va devenir Bien que s’aperçoit le spectre affreux de l’absence.
Alors, ce cher actuel, d’hier qui est le fils, A-t-il l’intention de quitter le domaine Ou veut-il s’accrocher encore à quelques fils En déployant une puissance surhumaine ?
Déjà, il s’affaiblit et son aspect pâlit Dans l’ombre surgissant à ses pieds qui s’étire Plus loin que devant lui et tristement salit La renommée ternie devenue la martyre.
Il est spécieux de penser à l’hallali : Les cieux ne désirent pas la mort de la vie Et préservent le chant joyeux du bengali Dont la pépie d’être n’est jamais assouvie.
Mais, pour ne pas mourir, il faut dormir ; demain L’aube apporte à la plante une subtile essence Apte à momifier le passé ; l’être humain Met sa foi dans l’espoir inné dès la naissance.
Demain est la merveille espérée par l’esprit : La pensée qui oublie, le rêve qui efface ; La vie se négocie à n’importe quel prix Pourvu que l’astre – encore - illumine la face.