Demandons trop pour avoir peu Au bon Dieu qui fait ce qu’il peut En accordant l’élémentaire Nécessité alimentaire Du corps autant que de l’esprit En y mettant le juste prix Et sans souci de marchandage Par la ruse ou le bavardage.
Voulons plus pour avoir assez Sur le chemin qui est tracé Dans la beauté d’un paysage Rendant l’humain serein et sage Aux côtés de la liberté Marchant vers l’espoir déserté Sans céder au sentier sauvage Où tout appelle à l’esclavage.
Attachons-nous à la rigueur Pour conserver une vigueur Apte à porter sur les épaules Le monde rond entre ses pôles Et soleils, pluies, neiges, gels, vents Nous découvriront bien vivants Sans vouloir que s’économise Le torse nu sous la chemise.
Torturons la facilité Menant à l’indocilité D’une âme naguère exemplaire Qui commence au corps à déplaire Et cousons de filins d’acier L’armure impossible à scier Pour qu’aucun poison y pénètre Et laisse la Reine en peine être.
N’édulcorons pas la candeur Du profond désir de grandeur Et si le rêve au lieu d’un songe Entraîne le vrai au mensonge Tâchons de rester éveillés Sans cesser d’être émerveillés De l’inouïe beauté d’un ange Auquel on chante une louange.