La mirabelle a du mirabellier Une opinion plus qu’adulatrice Et une brebis a de son bélier Une opinion plus qu’adoratrice.
Le bovin sait bien que l’herbe du pré Ne se plaint pas qu’un mufle chaud la broute Et le coing mûr est parfaitement prêt A laisser son jus sourdre sous sa croûte.
La lamproie ne se plaît pas si bout l’eau Et attend que la pluie la rafraîchisse Et le pruneau met dans son ciboulot L’idée qu’un flocon neigeux le blanchisse.
Le geai dans son nid a confiance en L’hôte qui depuis cette année l’abrite Et la rose va en se fiançant Vers l’églantier en célébrant un rite.
Le nuage prend de grands pans du ciel Et le soleil n’a aucune influence Sur son cotonneux jeu démentiel Pratiqué en bande et dans l’affluence.
Désert, terre et mer sont venus nourrir Les êtres vivants d’ici à la Chine Et d’aucuns voudraient - avant de mourir - Qu’on leur caressât le bas de l’échine.
Il est plus ou moins (plutôt plus que moins) Important d’être en harmonie choisie Avec en tête qu’il faut néanmoins Tenter de le faire avec courtoisie.
Si le papillon adore la fleur Celle-ci ravie se dit « comme on m’aime ! » L’oiseau n’a pas peur qu’un fruit verse un pleur Quand il le picore : au contraire, même
Il sait que l’arbre donne des enfants Pour perpétuer l’espèce céleste Et s’il faut tuer quelques éléphants
Sont à respecter l’épargné, le reste, Car chacun dépend dans l’espace agreste De son prochain qui aime et se défend.