Tes flocons descendent du ciel par millions En longs bataillons d’une armée silencieuse Sur le pont d’Avignon, la ville de Lyon Et sur cette région dite licencieuse
Tu viens faire la paix avec une douceur Désarmant les lutteurs, endormant la vitesse De tout agitateur de noirceur de rousseur Drapée dans la blancheur que vêt la politesse
Sidérés se figent le bruit et la rumeur Anesthésiés par la densité polaire De tes flocons légers qui vont d’étale humeur Chagriner un été empli d’astre solaire
A Dieu renoncule et martre et chant du grillon Ver de terre et toit rouge et plaine gracieuse Recouverts de toi neige avant qu’un papillon Sorte de son cocon sa prison précieuse.