Il veut bien séparer le bon grain de l’ivraie Afin que sa pensée soit un brin délivrée D’une faine poussée au cœur d’une rouvraie A un gland imposé à l’ultime livrée.
Il veut bien séparer l’épine de la rose Afin que ses vers ne se piquent pas de prose Et puisque lui déplaît le noir de la nécrose Il faut sa peau qu'avant le divorce, il arrose
Il veut bien séparer l’homme de la femelle Afin que l’un puisse téter à la mamelle Comme un haut chameau sous les pis d’une chamelle Ou un jumeau tâtant le sein de sa jumelle
Il veut bien séparer l’esprit de la matière Afin que sa pensée soit sa raison entière Mais s’il vient à voler l’or d’une bijoutière Qu’il abolisse alors la porte et la frontière
Derrière lesquelles la fournaise étouffante Capable de passer à travers une fente Racornit l’esprit dans sa flamme triomphante En donnant du prix à la matière-éléphante
La séparation est toujours douloureuse En rendant par hasard une part savoureuse Dépitée de quitter sa moitié langoureuse Obligatoirement d’elle au moins amoureuse.