Le chat vivant est mieux qu’une tigresse morte ; A part se sustenter, tout n’est qu’ombre et buée ; Quand nous devenons vieux, la paresse est si forte Que nous sommes tentés de sombrer en fumée.
Doit-on se relever pour refermer la porte Laissée, par volonté, ouverte au crépuscule ? Moi, je fus élevé – que le diable m’emporte – A vivre délaissé, inerte et minuscule.
J’aimerais, d’un seul bond, m’engloutir dans la morte Pour qu’on ne parle plus de mon vivant mort-né ; Je ne fus pas très bon et pire, en quelque sorte : Courbatu et perclus de vent mais pas borné !
J’entends, j’entends parler de l’immortalité Qui viendrait pour toujours martyriser mon âme ; Je tends à écarter cette immoralité De me priver du jour où j’éteindrai ma flamme.